Leila Pazooki
The Collection of Modern Art

A Collection of Modern Art
L'Origine du Monde

Peinture noire et texte encadré, 55 x 46 cm et 27 x 34 cm
2011

A Collection of Modern Art
L'Origine du Monde (détail)
Texte encadré, 27 x 34 cm
2011

A Collection of Modern Art
Révolte au Caire
Peinture noire et texte encadré, 365 x 500 cm and 27 x 34 cm
2011

A Collection of Modern Art
Révolte au Caire (détail)
Texte encadré, 27 x 34 cm
2011

 

Dans son essai The Aesthetics of Silence, Susan Sontag revient sur quelques contradictions fertiles de la théorie artistique. Pour elle, depuis la période moderne c’est dans ce qu’elle nomme le silence que l’œuvre d’art puise sa force la plus grande. Ce silence, qu’elle associe dans un sens large à l’idée de réduction, de retrait, d’effacement mais aussi d’incompréhension et de vide, correspond notamment au geste de soustraction des objets (et des oeuvres) au regard. Pour l’auteur, c’est à l’opposé des postures trop bruyantes que l’on trouve l’art absolu, le plus ambitieux et le plus édifiant : l’art des mélodies non entendues. Ou non vues, pourrait on ajouter avec l’artiste iranienne Leila Pazooki.

L’Origine du Monde et Revolt in Cairo font partie du projet plus large de l’artiste, The Collection of Modern Art (2011). Leila Pazooki y questionne les notions propres au droit d’auteur, au marché et à l’histoire de l’art, à la référence et àla citation. Dans les deux oeuvres que présente la collection Nadour, l’artiste fait directement référence aux toiles La Révolte du Caire, le 21 octobre 1798 d’Anne Louis Girodet de Roucy Trioson (1810) et à L’Origine du Monde de Gustave Courbet (1866). A partir de reproductions standards de ces toiles célèbres, une commande inhabituelle est passée par Leila Pazooki à des peintres copistes de Dafen, village chinois connu pour son art de la reproduction artistique. L’artiste leur demande de donner un sens aux images qu’ils ont sous les yeux. De copistes, ils se font interprètes. Leurs commentaires ont été retranscrits, imprimés et sont présentés encadrés. Chaque interprète/copiste est cité. A côté de ces textes, des surfaces noires correspondant au gabarit des œuvres originales sont apposées sur les murs.

A la fois absentes et présentes par le biais des descriptions et par la force de l’imaginaire (ou de la mémoire), les toiles de maîtres refont le parcours de la mondialisation artistique. Dans ce mouvement géographique et sémiotique, Leila Pazooki souligne le pouvoir d’interprétation propre à chaque discours porté sur les œuvres.

A la fois absentes et présentes par le biais des descriptions et par la force de l’imaginaire (ou de la mémoire), les toiles de maîtres refont le parcours de la mondialisation artistique. Dans ce mouvement géographique et sémiotique, Leila Pazooki souligne le pouvoir d’interprétation propre à chaque discours porté sur les œuvres.