Leila Pazooki
Moments of Glory

Moments of Glory
Installation de néons avec variateur, dimensions variables
2010

 

Moments of Glory est une installation qui reprend une des formes les plus couramment admises dans l’art contemporain, celle du néon, dont la simple utilisation semble immédiatement conférer à toute production le statut qualifié d’œuvre d’art. Si l’on se réfère à l’intention première de Bruce Nauman, lorsqu’il réalise en 1967 son premier néon (1), de faire quelque chose qui ne ressemblerait pas à de l’art, la formule peut faire sourire, tant le médium s’est généralisé jusqu’à imposer l’équation esthétique  « néon égal art ».

Au-delà d’une forme qui interrogerait la notion même d’œuvre d’art par le biais du cliché, Leila Pazooki révèle dans une écriture en tubes multicolores les parallèles trop rapidement tracés entre certains grands noms de l’histoire de l’art occidentale et d’autres artistes venus d’Afrique, d’Asie ou encore du Moyen-Orient. Ainsi, peut-on trouver un Jeff Koons iranien, un Damien Hirst indien, un Dali de Bali, ou encore un Renoir d’Afrique du Sud… Autant de mentions relevées dans la presse qui témoignent d’un certain refus à considérer indépendamment toute production artistique, sans la référence conjointe à quelques supposés homologues occidentaux. 

Paresse de la critique incapable d’appréhender une œuvre d’art en dehors de son propre système de valeurs ? Volonté d’affirmation d’une suprématie de la scène artistique occidentale sur le reste du monde ? Ou stigmates d’une globalisation du monde de l’art à travers le regard de l’Occident ? Leila Pazooki explore la complexité de relations esthétiques définies selon leur contexte géographique entre rapprochement, glissement et séparation.

Vérane Pina

(1) Bruce Nauman, The True Artist Helps the World by Revealing Mystic Truths (1967)

Paresse de la critique incapable d’appréhender une œuvre d’art en dehors de son propre système de valeurs ? Stigmates d’une globalisation du monde de l’art à travers le regard de l’Occident ?