Manal Al Dowayan
Landscape of the Mind

Landscape of the Mind I
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind II
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind III
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind IV
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind V
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind VI
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind VII
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

Landscape of the Mind VIII
Sérigraphie sur photographie noir & blanc, 101,6 x 152,4 cm
2009

 

À la conception romantique du paysage comme un "état de l'âme", les surréalistes substituèrent celle de "paysage intérieur". Max Ernst ou Yves Tanguy représentèrent le rêve ou l'inconscient comme un espace désertique ponctué de figures et d'objets. Étranges, fantomatiques, les images de la série Landscapes of the Mind s'inscrivent à première vue dans cette lignée.

Leur nature mixte rappelle la disruption du collage surréaliste : sur des vues photographiques de sa région, la province orientale de l'Arabie Saoudite, l'artiste appose des motifs codifiés issus d'autres registres. Des femmes voilées de noir, silhouettes pressées, figures imposées de toute représentation médiatique du royaume. Des yeux et des bouches fardés flottant dans le ciel, des mains de femme teintes au henné érigées, monumentales, sur la montagne ou une cuve de pétrole, des palmiers. Ceci pour l'exotisme ?

La répétition de ces signes, symboliques ou glamour, rappelle la sérialité pop, alors que les paysages qui constituent le fond des images sont arides, "sans qualités", difficiles à interpréter. Par le montage, Manal Al-Dowayan confronte sa propre vision de ces espaces, nourrie de l'expérience, à celle de l'observateur extérieur, troublée par des projections et des stéréotypes.
Il s’agit aussi de souligner l’absence d’autonomie, de visibilité, et de liberté d’expression des femmes, dans cette région pétrolifère mais aussi dans tout le royaume. Les bouches et les doigts pointés sont les emblèmes de la parole et de l’affirmation de soi, les colombes ceux de la liberté. En associant objectivité et onirisme, perception individuelle et imaginaire collectif, regard féminin et organisation masculine de l’espace, Manal Al-Dowayan signale la part de construction dans la lecture du paysage.

Irène Burkel

En associant objectivité et onirisme, perception individuelle et imaginaire collectif, regard féminin et organisation masculine de l’espace, Manal Al-Dowayan signale la part de construction dans la lecture du paysage.