Diana al Hadid
Built From Our Tallest Tales

Built From Our Tallest Tales

Bois, métal, polystyrène, polymer gypsum, fibre de verre, plastique, béton et peinture
Dimensions : 365,8 x 254 x 203,2 cm
2008

Built From Our Tallest Tales

Bois, métal, polystyrène, polymer gypsum, fibre de verre, plastique, béton et peinture
Dimensions : 365,8 x 254 x 203,2 cm
2008

Built From Our Tallest Tales

Bois, métal, polystyrène, polymer gypsum, fibre de verre, plastique, béton et peinture
Dimensions : 365,8 x 254 x 203,2 cm
2008

Built From Our Tallest Tales

Bois, métal, polystyrène, polymer gypsum, fibre de verre, plastique, béton et peinture
Dimensions : 365,8 x 254 x 203,2 cm
2008

 

À la suite du récit biblique de la Genèse, Diana Al-Hadid évoque le mythe de la Tour de Babel d’après le modèle d’une architecture utopique représentée par Pieter Brueghel l’Ancien dans sa peinture de 1563.

Opposant la verticalité d’un édifice instable érigé vers le ciel comme une spirale ascendante selon la représentation du peintre flamand, la sculpture monumentale  Built From Our Tallest Tales témoigne de l’effondrement d’un modèle architectural. Son éclatement au sol révèle ses principes de fondation. Construite à partir de la répétition d’un motif géométrique octogonal, la structure en bois maintient une armature en métal dont la découpe s’inspire du style gothique flamboyant. Les arches occupent différents niveaux de la tour et soulignent la précarité structurelle de la construction qui, selon la vision de Brueghel, semblait déjà à l’époque révéler la défaillance de l’homme. 

Les matériaux sont ceux d’une construction contemporaine - béton, métal, fibre de verre - dont l’édification se double de panneaux alvéolaires en résine colorée. Sur le modèle du nid d’abeilles, les panneaux constituent une mosaïque qui n’est pas sans rappeler l’ornementation islamique. Ces derniers viennent structurer l’ensemble de la sculpture selon une perspective axonométrique qui semble matérialiser les différents étages de l’édifice. Ainsi, l’œuvre de l’homme rencontre celle de la nature dans un modèle de construction idéalisée qui témoigne d’une communication sans faille, nécessaire à la réalisation de toute entreprise collective, ici mise en péril par sa propre démesure. 

À l’origine du mythe de Babel, l’idée que les hommes aient pu fonder un même peuple et parler une même langue avant d’avoir été essaimés sur toute la terre… Un mythe dont rend compte l’artiste en réalisant la synthèse entre orient et occident dans la mixité d’une identité culturelle reliant la construction légendaire d’une tour qui atteindrait les cieux en terre de Babylone, à l’édification d’églises médiévales en Europe, jusqu’à l’effondrement plus récent du World Trade Center aux Etats-Unis.

Vérane Pina

«Allons bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet pénètre les cieux ! Faisons-nous un nom et ne soyons pas dispersés sur toute la terre ». - Gen. 11.4