Ghorfa 3, Al-Âna/Hunâ

Ghorfa 3, Al-Âna/Hunâ, (Chambre 3, Maintenant/Ici)

Installation
Tissu, structure métallique, capteur de mouvement et de présence, diodes lumineuses, câble électrique et électricité
214 x 236 x 185 cm
2007

Ghorfa 3, Al-Âna/Hunâ, (Chambre 3, Maintenant/Ici)

Détail extérieur

 

Younès Rahmoun développe depuis 2006 le projet Al-âna/Hunâ qui signifie littéralement « maintenant / ici ». Celui-ci prend forme selon les contextes spécifiques de sa production avec l’œuvre Ghorfa ou « chambre » en arabe. Inspirée par la petite pièce située sous l’escalier de la demeure familiale à Tétouan et dans laquelle l’artiste avait pour habitude de se retirer, Ghorfa voit le jour avec une première étude de maquette et dessins qui précède à la réalisation de l’œuvre à l’échelle 1. En reproduisant, sous la forme d’une installation, cet espace d’à peine quelques mètres carrés, Younès Rahmoun partage son univers intime et personnel.

Pour Ghorfa_3, Al-Âna/Hunâ, réalisée en 2007 à l’occasion de sa présentation à Synesthésie (Saint Denis / Paris) - espace d’exposition dédié aux arts numériques, Younès Rahmoun propose une version interactive de l’œuvre. Conçue à partir de deux couches de tissus - opaque à l’intérieur et transparente à l’extérieur, l’œuvre réagit à la présence du visiteur à partir d’un programme sophistiqué pilotant un système électronique composé de 99 diodes vertes et capteurs de mouvement.

Invité à pénétrer dans la Ghorfa, après s’être déchaussé comme le veut la tradition musulmane lorsqu’on entre dans un espace sacré, le visiteur prend place sur un petit coussin posé au sol. Là, dans l’obscurité la plus complète, il peut se recueillir et approcher un état de méditation. Cet état transparait à l’extérieur de l’installation selon l’intensité lumineuse des diodes qui varie en fonction des mouvements du visiteur, s’intensifiant à mesure que ses mouvements se réduisent.

L’œuvre appelle à une certaine approche de la spiritualité à travers les symboles de la religion musulmane : le nombre de diodes évoque les 99 noms de Dieu, l’installation elle-même est tournée vers la Mecque et la couleur verte peut rappeler celle de l'Islam. Cette couleur est pourtant pour l'artiste davantage le symbole et la couleur de la paix et de la vie. Ni froide ni chaude, ce vert correspondrait à un paradis intérieur, à l'éveil et à la foi.  Ainsi Younès Rahmoun souhaite amener le visiteur à ressentir l’unique et l’immatériel d’après l’expérience d’une présence au monde, définie par l’artiste comme étant ici et maintenant.

Vérane Pina

"Invité à pénétrer dans la Ghorfa, après s’être déchaussé comme le veut la tradition musulmane lorsqu’on entre dans un espace sacré, le visiteur prend place sur un petit coussin posé au sol. Là, dans l’obscurité la plus complète, il peut se recueillir et approcher un état de méditation."