Mouna Karray

La photographe Mouna Karray s'attache à "faire parler" lieux et objets du quotidien. Si son medium s'arrête ontologiquement "à la surface" des choses, l'artiste cherche à restaurer, au-delà des apparences et des déterminations, la complexité des espaces (domestiques ou urbains, intimes ou publics) qu'elle rencontre. Afin de documenter le réel, mais surtout d'en faire apparaître le sens, l'identité, l'artiste travaille par séries. Cette posture exploratoire permet un élargissement : du motif au contexte, de l'anecdote à la mémoire.A plusieurs reprises, pour aborder le territoire sensible de l'intime, Mouna Karray a investi d'autres média : l'installation (El mech'hed, 2004) ou le son (Un objet sur le rivage, 2007).

Née à Sfax (Tunisie) en 1970, Mouna Karray a étudié le cinéma et la photographie à Tunis (1989-1993) puis à Tokyo (1997-2002). Son travail a pris, au cours de son séjour japonais, une orientation autobiographique, avec notamment les séries Tokyo mon amour (2001) et Au risque de l'identité (2002, en cours). En Tunisie, l'artiste a également enseigné la photographie et commissarié des expositions. Elle a été accueillie en résidence au Centre d'Art Vivant de Radès (Tunisie) en 2004, à la Cité Internationale des Arts (Paris) en 2005, et à la Fondation Civitella Ranieri (Ombrie, Italie) en 2007.

Mouna Karray a participé à de nombreuses expositions collectives : au Musée de la ville de Tunis en 2006, au Musée d'Art Moderne et Contemporain d'Alger en 2008, au Musée du Quai Branly, à Paris, en 2009, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et à l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Marseille en 2010. Elle a également pris part à des manifestations internationales, en Europe et en Afrique : les Rencontres africaines de la photographie à Bamako, la 30ème Biennale de Pontevedra en Espagne, ou la 2e Biennale de Lumumbashi, en République Démocratique du Congo.