Adel Abidin

Les projets d’Adel Abidin détourne des éléments de la réalité, œuvrant à des glissements poétiques de contextes. Ainsi, dans son univers, une agence de voyage propose des vacances à Bagdad (Abidin Travels, 2006), l’artiste passe l’aspirateur dans un paysage enneigé (Vacuum, 2006), des percussionnistes jouent sur des miches de pain (Bread of Life, 2008), un match de ping pong se déroule sur une table dont le filet est un corps féminin (Ping Pong, 2009)... ses vidéos et ses installations utilisent le décalage de gestes, de symboles ou d’objets comme métaphore de relations interculturelles complexes. Partant d’une expérience intime à la croisée entre monde arabe et occidental, le travail d’Adel Abidin est souvent traversé par les notions d’enfermement, d’isolement ou encore d’exil (Cold Interrogation, 2004, Alyaa, 2005, Chat Room, 2006…). A travers une réflexion profondément humaniste et universelle, souvent emprunte d’humour, parfois d’absurdité ou d’ironie, il met en question les cadres sociaux qui nous modèlent ainsi que la notion d’aliénation culturelle.

Né en 1973, Adel Abidin est originaire d’Irak. Il vit et travaille à Helsinki en Finlande depuis 2001. Après des études à l’Académie des beaux-arts de Bagdad puis d’Helsinki, il expose son travail au sein de grandes institutions et d’événements internationaux. Il a notamment représenté la Finlande lors de la 52ème Biennale de Venise en 2007 et exposera au pavillon iraquien à l’occasion de la 54ème édition en 2011. Ces dernières années, il a réalisé des projets en Finlande au KIASMA (Helsinki), en France au MAC/VAL (Vitry-sur-Seine), tout récemment aux Etats-Unis en résidence à Location One (New York), pour l’ouverture du Musée d’art contemporain de Doha au Qatar ou encore à la Biennale de Sydney en Australie.