Abdulnasser Gharem

Art of Survival (l’art de la survie) – Tel un statement en préambule à toute lecture du travail de l’artiste, Abdulnasser Gharem définit d’emblée sa position radicale, et pour le moins originale, dans le monde de l’art. Né en 1973 à Khamis Mushait en Arabie Saoudite, il présente la particularité sans doute unique d’être connu et reconnu à la fois comme major de l’armée saoudienne et chef de file d’une jeune scène artistique en pleine émergence.

L’histoire prend forme en 2003 lorsque Abdulnasser Gharem, alors enrôlé dans l’armée, intègre Al-Miftaha Arts Village à Abha, Arabie Saoudite. Fondée quelques années plus tôt par Ahmed Mater, celle-ci devient rapidement le centre névralgique d’une scène artistique réunie en 2004 dans l’exposition collective Shattah qui marque le renouveau de l’art contemporain en Arabie Saoudite.

Dès lors, la rue devient son atelier et l’artiste développe un travail relié à son contexte local. Multipliant les performances et les installations in-situ, Abdulnasser Gharem pointe du doigt les problématiques environnementales, géographiques, urbaines ou sociétales. Il documente ses interventions en vidéo ou photographie et produit en parallèle un projet de stamp paintings dans lequel il met face à face les événements signifiants de l’actualité et les excès d’un système bureaucratique qui ferait de l’usage du tampon son seul mode d’appréciation.

Salué par la critique internationale et aujourd’hui reconnu au Moyen-Orient, son travail a été présenté à la 53e Biennale de Venise en 2009 et à la 8e Biennale de Sharjah en 2007. Ses oeuvres ont récemment été présentées à Venise, Londres, Berlin, ou encore à Riyad dans le cadre d’expositions organisées par Edge of Arabia.