Sirine Fattouh

Sirine Fattouh met en perspective les marques profondes laissées par la guerre au Liban, son pays natal. En 1989, elle le fuit avec toute sa famille, alors que les combats font rage. Son travail interroge la manière dont se constitue sa  propre mémoire, à travers les liens qu'elle renoue avec son pays après l'exil. Il questionne également la mémoire des Libanais restés sur place, qui joue un rôle déterminant dans la constitution de leur identité présente. De ce fait, elle choisit une forme artistique épurée, proche du documentaire, presque à vocation d'archive – évacuant toute composante fictionnelle ou esthétisante pour pousser le spectateur à prendre position face à une réalité. Sirine Fattouh entend néanmoins imprimer une dimension politique à son travail : elle donne par exemple, dans Perdu/Gagné, la parole à des femmes libanaises « qui n'ont jamais ou rarement eu l'occasion d'émettre une opinion ou de s'exprimer. »

Sirine Fattouh est née à Beyrouth en 1980. Elle vit actuellement à Paris, où elle a obtenu son DNSEP (Diplôme national supérieur d'expression plastique) de l’École Nationale Supérieure d'Arts de Paris Cergy en 2006. C'est au cours d'un échange avec l'ALBA (Académie Libanaise des Beaux-Arts) survenu en 2005 qu'elle réalise ses premières vidéos. Ses œuvres ont été exposées depuis en France et au Liban, lors de l'événement Jeune création (La Villette, 2008), au Centre Culturel Français de Beyrouth, à la galerie Michel Journiac (2009), au Beirut Art Center (2009) à la Biennale d'art contemporain de Bourges (2010). Également doctorante en Arts Plastiques et Sciences de l'art à l'Université Paris 1 (Panthéon-Sorbonne), Sirine Fattouh y enseigne les Arts Plastiques depuis 2005 et est affiliée au Centre d’Études et de Recherches en Arts Plastiques, le CÉRAP.