Leila Pazooki
Two Minute Photo

Two Girls Smoking Shishah at Tea House by the beach in Kish Island

Vidéo (extrait), 2', 2009

Two Emiraty Girls in the Mall of the Emirates

Vidéo (extrait), 2', 2009

Local Girl in Kish Island

Vidéo (extrait), 2', 2009

 

Embarquant sa caméra au Mexique, en Espagne, en Nouvelle-Zélande, en Suède, à Dubaï et en Iran, Leila Pazooki a demandé aux touristes qu’elle rencontrait de poser comme elles le feraient pour une photo de vacances, mais cette fois durant deux longues minutes.

On emplit nos albums de photographies représentant nos « bons moments » . Pazooki, elle, tente de capturer la conception de ce qui pourrait être un « moment parfait » et enregistre la vaine tentative de sa représentation. En filmant ses moments et en laissant l’agitation alentour continuer, Pazooki montre surtout l’inéluctable imperfection de la vie.

Leila Pazooki se concentre sur le moment où une pose commence à se développer. Si la pose commence généralement avec un sourire, on ressent peu à peu l’inconfort des personnes filmées ; leur nervosité et leurs hésitations deviennent de plus en plus apparentes, leur sourires finissent progressivement par disparaître. Pour son projet, Leila Pazooki a choisi de ne sélectionner que des jeunes femmes. Elle explique, « toutes les filles passent une heure devant le miroir pour trouver leur meilleure pose ».

Évidemment, certaines jeunes femmes sont plus à l’aise que d’autres avec cette mise en scène de l’idéal. La vidéo montrant les deux imperturbables Iraniennes assises à la terrasse d’un café cachées derrière leurs grandes lunettes de soleil, donnent la mesure des disparités. En effet, ces deux jeunes femmes ont totalement conscience de ce qu’elles sont et de comment elles veulent apparaître ; elles sont immobiles et reste figées comme si elles portaient un masque. En revanche, la vidéo représentant deux Emiratis dans un centre commercial de Dubaï, révèle davantage la fragilité et les doutes des deux filles mais aussi, et tout particulièrement concernant la fille de gauche, la prise de conscience d’un pouvoir de séduction naissant.

La vidéo représentant une femme de dos, enveloppée d’un tchador noir et regardant vers l’océan, est sans doute la vidéo la plus énigmatique de la série. Elle semble ne pas poser. Inidentifiable, elle est comme hors d’atteinte.  

Pazooki tente de capturer la conception de ce qui pourrait être un «moment parfait».