Zoulikha Bouabdellah

Artiste franco-algérienne née en 1977 à Moscou, Zoulikha Bouabdellah grandit à Alger jusqu’aux événements de la guerre civile qui l’obligent en 1993 à quitter son pays pour venir s’installer en France avec sa famille. De cette identité plurielle, l’artiste puise les fondements d’un travail qui se construit dans la transgression. Installations, vidéos ou photographies, les œuvres de Zoulikha Bouabdellah interrogent, sur le mode de l’altérité, nos représentations dominantes qu’elles soient d’ordre politique, sociale, morale, religieuse ou même formelle.

Diplômée en 2002 de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Cergy-Pontoise, Zoulikha Bouabdellah s’impose rapidement sur la scène artistique internationale. Ces premières vidéos, comme Dansons (2003), témoignent d’emblée d’une démarche artistique qui pose la question de la dualité ou de la mixité culturelle comme modèle à définir. Programmée dans de nombreuses expositions à travers le monde, la vidéo confond les archétypes d’une culture française et algérienne dans la vision nouvelle, et pour le moins inattendue, d’une femme exécutant, sur l’air de la Marseillaise, une danse du ventre, des foulards bleu, blanc et rouge noués à la taille. Dépassant les clivages, les interdits ou encore les non-dits, le regard de l’artiste sur le monde transcende les frontières pour mieux les fusionner.

Le travail de Zoulikha Bouabdellah a été récompensé par de nombreux prix tels que le Prix Abraaj Capital (2009) ou le Prix Meurice pour l’Art Contemporain (2008), tandis que ses œuvres jouissent d’une large diffusion sur la scène artistique internationale, de la Tate Modern à Londres au Mori Museum à Tokyo en passant par le Centre Pompidou à Paris, la Biennale de Venise ou encore celle de Bamako.