Youssef Nabil

Bercé par la grande époque du cinéma égyptien, Youssef Nabil garde une certaine nostalgie de l’esthétique glamour des années 40 et 50. Né en Egypte en 1972, il grandit dans les rues du Caire dont les murs portent l’élégance intemporelle d’affiches de cinéma encore peintes à la main, tandis que la télévision diffuse les grands classiques d’une époque révolue qui donneront naissance à ses premiers amours cinématographiques.

En marge de ses études littéraires à l’université du Caire, il commence en 1992 à réaliser des photographies en noir et blanc dans des mises en scènes mélodramatiques inspirées d’un certain âge d’or du cinéma égyptien. Plusieurs rencontres marqueront très tôt son parcours : celle de David Lachapelle (1993-1994) ou de Mario Testino (1997-1998) qu’il accompagne - comme assistant photographe - de New York à Paris.

Dès son retour en Egypte en 1999, Youssef Nabil décide de mettre en couleur ses tirages argentiques en noir et blanc, images surannées réalisées dans l’esprit des studios, selon une vision onirique qu’il partage avec son ami Van Leo (Leon Boyadjian, 1921-2002). Magnifiant l’expression des modèles qu’il immortalise – personnalités égyptiennes ou célébrités internationales issues du cinéma, de la musique, de la mode, de l’art ou encore de l’architecture, il retouche au pinceau chacun de ses portraits : de Catherine Deneuve à Omar Sharif, ou encore de Natacha Atlas à Jean-Paul Gauthier, en passant par Tracey Emin ou Zaha Hadid…

D’un lieu à l’autre, l’itinérance de Youssef Nabil racontée dans ses autoportraits accompagne celle de ses projets, résidences ou expositions à travers le monde. Ses œuvres ont été présentées dans de nombreuses institutions sur la scène internationale, parmi lesquelles la Villa Medici (Rome), la Biennale de Venise (Venise), les Rencontres Internationales de la photographie (Arles), le Kennedy Center (Washington), BALTIC Centre for Contemporary Art (Newcastle), l’Institut du Monde Arabe (Paris), Savannah College of Art and Design (Savannah), Kunstmuseum (Bonn), Aperture Foundation (New York), le Centre de Cultura Contemporànea de Barcelona (Barcelone), le British Museum (Londres), Centro de la Imagen (Mexico). Son travail sur le portrait a été récompensé en 2003 par le prix Seydou Keita décerné lors de la Biennale de photographie de Bamako (Mali), tandis que deux monographies documentent déjà son œuvre : Sleep in My Arms (Autograph ABP and Michael Stevenson, 2007) et I Won’t Let You Die (Hatje Cantz, 2008).